My little story
Andrew est ce que l’on peut qualifier d’homme du nord, étant né et ayant grandi au Nebraska, inutile de préciser qu’il en connait un sacré rayon sur le froid et sur les meilleurs moyens de se tenir au chaud. Évidemment il n’est pas forcément le type de mec à chercher à faire étalage de sa science, après tout – si tel est leur choix – les gens ont évidemment le droit de se geler les miches.
Dès son plus jeune âge Andrew a toujours ressenti cette folle impression selon laquelle il était différent des autres. Ses goûts, ses envies, ses désirs, ses passions ; tout semblait tendre à vouloir le marginaliser. Évidemment il a tout fait afin de se rapprocher de ses pairs, même à tenter de nier ce qui l’animait, puis en cours de route réalisant qu’il était entrain de se perdre littéralement il prit la décision – la seule qui s’imposait – soit de se choisir. Quitte à regretter ses choix de vie, mieux valait que ces choix soient les siens plutôt que ceux dicter par une envie de conformité on ne peut plus malsaine.
Arrogant et prétentieux aux yeux de certains, à l’écoute et sympa selon d’autres personnes, il sait pertinemment que nul ne peut aspirer à faire l’unanimité. Il ne se formalise donc pas que les gens puissent avoir des avis divergents le concernant. Vivre et laisser vivre tel est son crédo.
Cette façon qu’il avait de gérer sa vie, de prendre ses décisions et de les assumer, n’a pas été sans attiser plus d’une tension entre lui et les membres de sa famille. Trop fier, trop orgueilleux, pour accepter de faire le moindre compromis et d’accepter qu’ils étaient trop étroit d’esprit pour embrasser sa vision des choses ; il décida de prendre ses distances d’avec ces derniers. S’ils ne l’acceptaient pas tel qu’il était il ne voyait pas pourquoi il se farcirait l’inutilité de leur présence au sein de son existence. Évidemment, avec le recul, il réalise qu’il a erré et que cet entêtement est probablement son regret le plus ardent. Maintenant il est trop tard pour revenir sur ce qui a été fait et dit ; nul ne peut réinventer son passé, il se doit donc d’en prendre acte et d’en assumer les conséquences.
Un diplôme en finance, un autre en économie et un master en politique internationale. À n’en point douter Andrew est une grosse tête.
Polyglotte il parle et écrit couramment en français, en anglais, en allemand, en italien, en espagnol ainsi qu’en portugais. En ce moment il tente d’apprendre le russe et un de ces jours il aimerait bien pouvoir se mettre à l’étude du mandarin.
Déçu de sa relation d’affaires avec son éditeur, il a décidé de l’envoyer paître et pour le moment il publie ses manuscrits à compte d’auteur mais il ne désespère pas de se dénicher un éditeur dont les valeurs seront compatibles avec les siennes. S’il y a un truc qu’il déteste c’est bien de se faire dicter ce qu’il doit écrire ; être un pantin corporatif ne fait pas partie de ses options.
Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis son départ fracassant de Norfolk, afin d’aller étudier à Boston. Par la suite il a fait des arrêts dans des villes aussi disparates que Prague, Milan, Rome, Madrid, New York, Toronto, Pékin mais jamais ne s’était-il senti aussi bien et apaisé que depuis qu’il a prit la décision de venir s’installer à Crystal Creek.
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